Pauline, Artisane céramiste

Poésie des savoir-faire : Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Pauline : Je suis céramiste, artiste plasticienne et facilitatrice d’ateliers artistiques et culturels (principalement d’écriture créative, arts plastiques et céramique). J’ai fait une Licence pro de médiation culturelle et une Maîtrise de recherche sur les retombées sociales et culturelles des projets d’art participatif. Pour le reste, je suis autodidacte.

PdSF : Pourquoi as-tu rejoint l’association ?

P. : J’ai rejoint Poésie des Savoir-Faire parce que j’ai besoin de collectif. C’est bien d’être seul-e pour travailler à son projet sans interférence, mais ça peut aussi être difficile moralement par moments. Être dans un collectif, ça permet de trouver d’autres personnes confrontées aux mêmes challenges qui vont potentiellement pouvoir te soutenir, t’orienter, t’aider. C’est aussi un cadre propice pour faire des collaborations et monter des projets beaucoup plus ambitieux que lorsqu’on est solo.

J’aime aussi la dimension engagée de PDSF. Aujourd’hui, le fait main, le local, ça n’est pas encore évident pour tout le monde. Que ce soit auprès des clients, des partenaires publics ou privés, il faut défendre notre place et la valeur de notre travail sans s’excuser d’exister et de pratiquer des prix justes. En tant que créateur-rice, on est parfois incité-e (parfois par d’autres créateurs !) à rogner sur les détails, notre originalité, nos prix. Être dans un collectif engagé, ça aide à ne pas céder à ces sirènes.

Et puis bon, j’estampille de la poésie dans l’argile à travers ma série des poèmes-céramiques ; rejoindre une asso appelée Poésie des Savoir-Faire, ça semblait évident.

PdSF : Quel est ton rôle dans l’asso aujourd’hui ? Quelles sont tes principales missions au quotidien ?

P. : Je fais partie de l’équipe communication et je viens en renfort sur tout un tas de projets.

PdSF : Pourquoi as-tu choisi d’être céramiste ?

P. : C’est un métier où l’on peut apprendre toute sa vie. Il y a tellement de techniques de façonnage, de décor, de cuisson qu’il est impossible de s’ennuyer dès lors qu’on est un peu curieux-se. Cela permet aussi qu’il puisse y avoir de la place pour tout le monde, tellement le champ des possibles esthétique et technique est ouvert. Quand on est céramiste, on fait partie d’une communauté incroyable de créateur-rices souvent très ouverts au partage et à l’entraide.

C’est aussi très riche culturellement : on fait de la céramique partout dans le monde, depuis la nuit des temps. Quand j’étais petite, je voulais être archéologue. J’ai fait de la sociologie à la fac. Maintenant, je suis céramiste et quand je vois une poterie ou une sculpture en céramique dans un musée, j’ai l’impression que mon travail perpétue quelque chose qui touche à tout ça.

PdSF : Quel est ton plus gros challenge en tant qu’artisane ?

P. : Conjuguer ateliers, production et R&D (recherche et développement). Avoir plusieurs activités est essentiel à mon équilibre, mais comme chacune à besoin de temps de conception, réalisation, commercialisation, etc., il faut réussir à ne pas laisser un secteur grignoter le temps des autres.

PdSF : Quel est ton incroyable talent ?

P. : Je suis plutôt sympa. On ne s’imagine pas que c’est un talent avant de tomber sur des gens vraiment nuls à ça.

PdSF : Si tu devais te réincarner en animal, lequel choisirais-tu ?

P. : En corbeau, parce qu’ils sont dark et super ingénieux.

PdSF : As-tu un conseil pour se lancer dans l’artisanat ?

P. : N’attends pas d’être prêt-e : tu ne le seras jamais. Une entreprise, une carrière, ça se construit au fur et à mesure, et c’est une aventure qui réserve trop de surprises pour qu’elles puissent toutes être anticipées. Ca ne veut pas dire pour autant qu’il faut y aller la fleur au fusil!

Il faut trouver un équilibre où l’on se renseigne et s’adapte sur l’écosystème dans lequel on débarque, les besoins et attentes des clients, les obligations légales inhérentes à chaque métier, et sa propre originalité. Ne jamais oublier d’y aller sans retenue si tu voies que ce que tu fais touche des gens, parce que si on y réfléchit, les meilleurs artistes, ce ne sont pas ceux qui osent à moitié. Ca fait peur? Fais-le avec ta peur. Ca rate? Va lire Les vertus de l’échec de Charles Pépin (dispo dans toutes les bonnes bibliothèques municipales) et recommence. Apprends à reconnaître les partenaires qui t’aideront à te développer et ceux qui veulent juste prospérer sur ton dos. Et surtout ne sacrifie jamais ta vision et ton plaisir.

PdSF : Où peut-on te retrouver (réseaux, site, atelier, marchés, expos…) ?

P. : J’exposerai ma nouvelle toile fin septembre au Salon Arbustes de Mantes-la-Jolie. Ce sera d’ailleurs une collaboration avec Marie Landrieu, marqueteuse de paille également membre de Poésie des Savoir-Faire.

Côté artisanat, mes créations seront dans trois boutiques pour les fêtes de fin d’année : La Réserve à Cergy, Ma Jolie Boutique à Pontoise et Le Local à Saint-Leu-la-Forêt. J’ai également des céramiques disponibles toute l’année à l’Office du Tourisme d’Auvers-sur-Oise et à la librairie Majo (Paris).

On peut me retrouver en ligne sur www.paulinedellapera.com et sur Instagram @paulinedelapoire (pour la céramique) et @paulinedellapera (pour mon activité d’artiste plasticienne).

Et quand il fait beau : dans le hamac du Lieu 🌞💤

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