Ressentis et expérience, par Marie-Laure MONS Créatrice de la société Gemme et j’adore.
J’ai adhéré à l’association Poésie des savoir-faire fin janvier 2024, je venais de m’installer dans la région quelques mois plus tôt.
J’avais tout à revoir dans mon entreprise, mon carnet d’adresses, mes créations, mon concept. Je voulais de la nouveauté, de l’innovation, je voulais progresser et me sentir légitime en tant qu’artisane.
Les réseaux sociaux m’ont fait connaitre cette association et le contact a été vite fait, me voilà adhérente de l’association et on me propose un premier salon et non pas des moindres : Vivre autrement au Parc Floral de Paris.
Je n’en crois pas mes yeux ! Moi petite artisane pas du tout sûre de moi, j’allais exposer et proposer MES créations dans l’une des plus grandes expos de Paris. Je mesure la chance qu’il m’est donné. Moi la petite artisane qui a subi en septembre dernier l’attaque de commerçants de l’Oise appâtés par le gain, qui a subi la démolition d’une réputation et d’une honnêteté.
Aujourd’hui cette petite artisane avançait dans un groupe soudé, solidaire qui n’a d’autres valeurs que l’humain avant tout.
La préparation du salon bat son plein et j’ai le sentiment que tout ce que je fais ne suffira pas, j’ai l’image chaotique de la Foire de Paris où on ne sait plus où donner de la tête et mon stress est à son maximum.
2024 je recommence tout et je commence bien ! Je l’ai décidé.
Jour de l’installation, je suis là à 08h00 pour charger mes affaires et les affaires des collègues, dans l’association c’est comme ça, on est une seule personne et on prend tout pour tout le monde, j’aime cet esprit.
Je fais connaissance avec des artisans que j’avais pour l’instant contact principalement par messages sur mon téléphone, ils sont tous contents de se revoir, s’embrassent, prennent des nouvelles, je me fais toute petite.
Je découvre des parcours de vie tellement différents, tous ont cette bienveillance en commun, je me sens bien dans ce groupe, même si je ne me sens pas encore à ma place, même si j’ai l’impression d’être l’intrus, la petite dernière. La faute à moi seule, c’est mon caractère, j’ai toujours l’impression d’être moins que rien et de déranger.
Le lendemain arrive, l’ouverture au public se fait. Comme nous formons tous une unité, nous devons être capable de vendre aussi bien nos créations que ceux des autres. Normal pour moi, le client ne sait pas que l’objet de son désir n’est pas de moi et si je ne suis pas en capacité de le renseigné le client peut repartir les mains dans les poches.
Aussi j’étudie les créations de mes collègues, je pose des questions et je suis même surprise de pouvoir aussi facilement conseiller sur des objets tellement éloignés de ce que je crée, et ça fonctionne, je vends. Je vends mes créations et je vends aussi ceux des autres, je suis galvanisée par l’aisance que j’ai, cela me parait tellement facile, j’ai la « tchatche » comme on dit, pourtant je ne l’ai jamais eu, j’ai toujours eu l’impression de débiter des mots sans intérêt.
Durant ce salon, il y a ceux qui vendent uniquement et ceux qui proposent des ateliers découverte avec pour quelques spécialité la possibilité de repartir avec leurs propres créations.
Les collègues me proposent de me faire découvrir leurs métiers, ainsi je me mets à faire un Kokédama, à graver du verre et à construire un support de bijoux en carton. Je découvre ainsi la passion qui les anime et la joie de transmettre.
Les deux premiers jours, ceux qui vendent ont très bien vendus. Les deux autres jours, ceux qui propose des ateliers découverte ont très bien vendus également. Cela me satisfait, c’est un juste retour des choses.
Sur les quatre jours de salons, le dernier fut réellement compliqué pour moi, usée par ma toux, je n’ai pas été d’une grande aide pour remballer, j’ai fait au maximum de mes capacités, je pense qu’ils s’en sont rendus compte et je sais qu’ils ne m’en tiennent pas rigueur, malgré tout, je me sens pas à la hauteur.
Deux semaines après ce premier salon je me sens à nouveau inspirée, je sais qu’avec Poésie des savoir-faire je vais grandir, je vais m’épanouir.
Mon bilan est pour moi très positif, j’ai eu la confirmation à travers ces 4 jours passé ensemble, que Poésie des savoir-faire c’est l’humain d’abord, c’est de la solidarité, de l’entraide sans attendre de retour. C’est aussi des artisans de talent où je suis fière d’y faire petit à petit ma place.